Fête de l’épiphanie
Abbé Jean Compazieu | 27 décembre 2009Le Noël des étrangers
Texte biblique : Lire
Nous venons de vivre Noël et le premier de l’an. Et aujourd’hui, nous voici parvenus à une nouvelle fête, celle de l’Epiphanie. En fait, Noël et l’Epiphanie sont deux aspects d’une même fête. Nous avons vu que la nuit de Noël, la bonne nouvelle a été annoncée aux bergers. A travers eux, elle était adressée aux petits, aux pauvres et aux exclus, ceux d’autrefois mais aussi ceux d’aujourd’hui. Si Dieu leur a donné la place d’honneur au pied de la crèche, nous nous devons d’avoir la même attitude à leur égard. Sinon, nous ne sommes pas dans l’esprit de Noël.
Avec l’épiphanie, c’est un nouvel aspect de cette fête qui nous est révélé. Cette histoire des mages venus de pays lointains, nous la connaissons bien parce que nous l’entendons chaque année. L’évangile nous raconte comment ils se sont mis en route car une nouvelle étoile leur avait révélé la naissance d’un nouveau roi. Il ne faut surtout pas prendre ce récit comme une belle histoire qu’on se plait à raconter aux enfants. Cet évangile contient un message de la plus haute importance qui nous interpelle tous.
Comprenons bien : Ces mages, ce sont des étrangers, des gens qui ne connaissent pas le Dieu d’Israël. Mais ils ont tout quitté et se sont mis en route pour aller à la rencontre de ce nouveau roi. Arrivés à Jérusalem, ils y trouvent des gens bien installés dans leur religion, leurs habitudes, des gens qui connaissent la Bible par cœur mais qui ne bougent pas. Nous savons que saint Matthieu a écrit cet évangile bien après la résurrection du Christ. Il s’adressait à des gens qui avaient du mal à accueillir les païens convertis dans leur communauté. C’est pour répondre à leurs questions qu’il leur raconte cette histoire des mages.
Quelle que soit la réalité historique de cet épisode, nous pouvons y reconnaître une lumière pour nous et pour notre monde d’aujourd’hui. Cette fête des mages, c’est celle de tous les chercheurs. Oui, bien sûr, nous pouvons penser à ceux qui cherchent du travail ou des meilleures conditions de vie. Beaucoup s’interrogent sur le sens du mal, de la souffrance et de la mort. Ce sont des questions souvent douloureuses qu’il nous faut prendre très au sérieux. Mais il ne faut pas oublier la plus importante : Sommes-nous des chercheurs de Dieu ? C’est vrai, nous sommes venus à la messe, nous avons écouté la Parole de Dieu. Mais il ne suffit pas de chercher Dieu avec notre intelligence. Nous ne le trouverons pas au bout de nos simples raisonnements humains.
Alors que faire ? La fête de l’épiphanie nous apporte une réponse ; elle nous invite à chercher Dieu avec notre cœur et à nous mettre en route. Plus tard, Jésus rencontrera deux disciples de Jean Baptiste qui le suivent. Et il leur posera la question : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondent : « Rabbi, où demeures-tu ? » Ces deux disciples étaient vraiment des chercheurs du Dieu. Leur problème n’était pas seulement de connaître l’adresse de Jésus. Ils désiraient d’abord savoir qui il était. Et cette rencontre les a profondément marqués toute leur vie.
C’est ce Dieu que nous sommes invités à chercher, pas seulement avec notre intelligence mais surtout avec notre cœur. Pour cela, il faut le fréquenter, rester avec Jésus. Si nous prenons cette habitude, sa présence en nous deviendra indispensable. Alors oui, mettons-nous en route avec les mages. Nous trouverons l’enfant et sa mère et nous connaîtrons la joie. Et nous pourrons, comme les mages, repartir par un autre chemin pour témoigner de cette rencontre. Notre mission, c’est de révéler la présence de cette étoile qui brille en tout homme. Il n’est pas un raté ni un pauvre type. Il est l’enfant follement aimé d’un Dieu qui lui a donné son Fils.
L’Epiphanie nous révèle le côté universel de Noël. Jésus est venu pour tous les hommes du monde entier et de tous les temps. En ce dimanche, notre solidarité et notre prière sont tout spécialement pour les communautés chrétiennes d’Afrique. Les évêques de ce continent viennent de vivre un synode important. Pour faire face aux tâches et aux défis prioritaires, il faudra aux diocèses d’Afrique beaucoup d’enthousiasme et de moyens. Pour la réalisation de leurs projets pastoraux, ils ont besoin de notre prière et de notre soutien matériel. Ce sera une manière de prendre part à l’évangélisation de ce continent.
Et bien sûr, nous n’oublions pas nos pays d’ancienne chrétienté qui ont un besoin urgent d’une nouvelle annonce de l’Evangile. Ce dimanche est appelé à être celui de la solidarité des chrétiens avec tous les peuples de la terre.
Seigneur, tu viens bousculer nos conceptions et nos projets. Toi, la Lumière du monde, tu es toujours avec nous. L’Eucharistie nous procure la très grande joie des mages. Tu te fais notre compagnon de route, notre réconfort dans la marche. Donne-nous de partager la foi et l’amour des mages. Que nous sachions t’apporter nos présents : un cœur aimant et fidèle
D’après diverses sources
Arrêtons-nous aujourd’hui sur le premier volet de la fête de l’Épiphanie, l’épisode des mages. Le grand message que saint Matthieu veut nous y communiquer c’est tous les hommes de tous les nations, sont invités à la suite des mages à chercher Dieu. Certes, c’est toujours Dieu qui, le premier, cherche l’homme ! C’est là le sens de l’étoile : c’est Dieu qui prend l’initiative.
Mais n’est-il pas le laissé pour compte de nos emplois du temps ? Celui dont on s’occupe quand on n’a rien d’autre à faire Celui qu’on a toujours de bonnes raisons d’oublier: parce qu’il ne répond pas instantanément à nos prières, parce que les croyants ne sont pas meilleurs que les autres, parce qu’il y a trop de souffrance dans le monde… autant de raisons que nous nous donnons pour négliger Dieu. Heureusement il y a toujours des Mages. La passion des savants à chercher la vérité, la fascination des poètes et des artistes pour la beauté, la soif de justice de ceux qui s’engagent à construire une planète plus belle, le désir d’infini des mystiques sont des signes de cette dimension divine qui habite tout être humain.
Les mages nous apprennent donc trois choses. D’abord, à rechercher. Ils nous disent que Dieu est en avant : nous sommes destinés à être des explorateurs de Dieu : la vraie fidélité est c’est d’aller de l’avant. Ensuite, le goût du risque. Quand on se met à chercher, il est toujours possible de se tromper. Mais nous sommes sûrs que Dieu nous accompagne dans nos recherches et même dans nos errances. Ils mages nous montrent enfin que Dieu n’est jamais là où on pense qu’il devrait être. Ils s’imaginaient le trouver dans une capitale, mais ils sont conduits vers un bourgade obscure pour se prosterner devant l’enfant. Offrons, avec eux, nous aussi, l’or, l’encens et la myrrhe.
L’or évoque tout ce qui relève de notre vie économique. Nous pouvons lui demander, pour chacun de nous, une existence plus équilibrée et sûre. Mais aussi, demandons-lui la force d’ agir pour que les biens économiques soient plus équitablement répartis, car tant de gens manquent du nécessaire.
L’encens est le signe de la prière : ça sent bon et ça monte vers Dieu. Souhaitons-nous pour chacun une vraie vie de prière et une relation confiante et simple avec Dieu.
La myrrhe, qui servait à embaumer les corps, nous invite ne pas laisser seuls ceux qui connaîtront cette année l’épreuve de la souffrance et de la mort, mais que l’espérance reste la plus forte dans nos déserts. Oui, au début de l’année nouvelle, plutôt que d’ajouter une année à notre vie, ajoutons de la vie à cette année en y accueillant davantage Dieu et nos frères.
Bonne et heureuse année à tous les lecteurs de Kerit.be !
Avec l’aimable autorisation de kerit.be
Les Quatre Signes de Dieu
Je ne sais toujours pas dans quel pays vivaient les mages, quels étaient leurs noms ni leur nombre et encore moins quelle mystérieuse comète a pu les guider jusqu’à Bethléem. Mais je n’ai nul besoin de ces connaissances historiques. J’ai compris qu’il fallait moins reconstituer un passé mort que de laisser cet événement reconstituer notre existence de sorte qu’il soit non un souvenir mais une Bonne Nouvelle. L’aventure des mages est la nôtre.
1er SIGNE : LE COSMOS
Nous sommes la première génération à découvrir les splendeurs du cosmos grâce aux merveilleuses photos envoyées par Hubble et les satellites. Ronde des planètes, amas incalculable d’étoiles, Carrousel impeccable qui aurait pris naissance il y a plus de 13 milliards d’années et qui, un jour, retombera dans le néant. Fabuleuse histoire, chiffres époustouflants, distances phénoménales. Mais surtout photo de notre planète bleue. Beauté déchirante de notre petite terre fragile voguant dans un coin d’un univers immense. Qui sommes-nous là-dedans ? “Des poussières d’étoiles”, dit l’un. Aventure absurde d’un protoplasme inutile, dit l’autre. ” Histoire pleine de bruit et de fureur, racontée par un fou, et qui ne signifie rien” ??
Le cosmos n’est-il qu’une machinerie dans laquelle nous sommes nés par hasard avant de nous dissoudre dans le rien ? Le cosmos est une “magie” qui ne sera jamais éclaircie tout à fait par les sciences et les mathématiques. Les mages scrutaient le ciel pour y décrypter les messages des dieux: les signes du zodiaque permettaient d’éviter le malheur, de prendre les décisions heureuses, de prévoir l’avenir.
Jusqu’au jour où ils sont descendus de leur tour d’observatoire pour se mettre en route, à la quête de l’homme Il faut certes poursuivre le labeur scientifique, chercher à comprendre la naissance et le fonctionnement de l’univers mais le cosmos renvoie à notre histoire. Il faut partir, quitter la contemplation du ciel et se poser la question de l’homme. Quel est le sens de notre vie ?
2ème SIGNE : LA BIBLE
Toutes les civilisations cherchent à résoudre le mystère de la condition humaine. Religions, sagesses, philosophies, spiritualités présentent des réponses, affirment ou nient l’existence d’une divinité ou d’une multitudes de dieux. D’autres traitent tout cela de mythes, d’illusions. Qui a raison ?…
Les mages découvrent un petit peuple en bordure orientale de la Méditerranée. Ni pire ni meilleur qu’un autre. Mais Israël présente au monde un livre: une révélation du Dieu unique pour le monde.
Non un catéchisme ni un traité théologique mais une histoire. “Au commencement Dieu créa le ciel et la terre….” et l’histoire se déroule: conflits familiaux, conquêtes, guerres, mariages et adultères…..
La BIBLE – LE LIVRE – ne nie pas le mal, la souffrance, les horreurs. Mais son axe est une promesse: puisque tous les dirigeants, tous les rois, juifs et autres, échouent à établir une terre heureuse, Dieu créateur a promis qu’un jour il consacrerait un roi tout autre qui éclairera notre énigme, dévoilera le sens, révélera le but, tracera le chemin du droit et de la justice. De siècle en siècle, les Prophètes jettent une lueur sur ce “Messie”:
“La jeune femme est enceinte et enfante un fils, elle lui donne le nom d’Emmanuel, Dieu-avec-nous” ( Isaïe 7, 14)
“Un fils nous est donné; on proclame son nom: Conseiller, Dieu Fort, Père à jamais, Prince de la Paix… Il affermira le trône de David sur le droit et la justice” (Is 9, 4-8)
Où naitra-t-il ? ” Et toi Bethléem, trop petite pour compter parmi les clans de Juda, de toi sortira celui qui doit gouverner Israël…Il se tiendra debout et fera paître son troupeau…Il sera grand jusqu’aux confins de la terre. Lui-même il sera la Paix” ( Michée 5, 1-4).
Les mages se rendent donc d’abord à Jérusalem, la Ville sainte, le lieu du temple sacré, du roi, des scribes spécialistes des Ecritures. Païens qui déchiffraient le livre du ciel, ils découvrent le Livre de la terre.
Mais le Messie n’est pas né dans un palais. Et ceux qui devraient le reconnaître demeurent aveugles; ils éditent le Livre, le commentent et l’admirent mais ils ne suivent pas toujours ses indications.
Il faut poursuivre la recherche, aller plus loin, trouver à tout prix celui vers qui tout le Livre est tendu.
3ème SIGNE : L’ENFANT DE BETHLEEM
Quittant les somptueux édifices et les subtiles écoles théologiques, les voyageurs découvrent un petit village et là, quelque part, la modeste maison d’un artisan. Son épouse présente son enfant: on l’appelle IESHOUAH – JESUS
(en hébreu: Dieu sauve). Ce serait lui ?…Nous étions partis à la recherche du plus grand des Seigneurs, du plus subtil des Sages, du plus puissant des Monarques…et “ce n’est que cela” ? …Oui, c’est LUI !
Les païens tombent à genoux devant un enfant juif; les savants vénèrent le petit pauvre. Et du coup, sans qu’il soit nécessaire de les exhorter, ils deviennent généreux. La reconnaissance se concrétise en cadeaux:
– de l’OR : alors qu’ ils étudiaient les mouvements des astres pour faire des horoscopes et gagner beaucoup d’argent., ici ils font le contraire: leur cupidité devient partage.
– de l’ ENCENS : ils en brûlaient devant leurs idoles dans les temples sacrés. Ici dans le nouveau-né de la femme réside le Dieu caché que l’on peut prier sans être écrasé.
– de la MYRRHE: c’était le parfum de la femme aimée, le signe de l’amour (Cantique des cantiques) mais aussi l’aromate pour embaumer les cadavres. ( à la croix Nicodème apportera myrrhe et aloès – Jn 19, 39) car Jésus apprendra à tous que l’amour véritable va jusqu’à donner sa vie.
Toutes les routes des chercheurs de lumière aboutissent à l’humble Signe de Dieu, au fils de Marie, au petit pauvre silencieux, à la maison où l’on partage son Pain de Vie, à l’église qui accueille tous ceux qui errent dans la nuit, aussi bien les bergers que les mages, les simples que les savants. Car la route des chercheurs de Dieu conduit tout simplement au rendez-vous dans une église où ils adorent leur Seigneur devenu pour tous le PAIN DE VIE.
Le signe sera l’EUCHARISTIE.
LE 4ème SIGNE : UNE VIE RAYONNANTE
Je n’ai pas parlé de la fameuse étoile qui aurait guidé les mages: elle a disparu à jamais. Leur histoire se termine ainsi: ” Ils regagnèrent leur pays par un autre chemin”. Leur recherche a abouti: ils ont découvert celui qui est la Lumière du monde. A présent c’est leur foi nouvelle qui les éclaire et peut les guider. Ils retrouveront leur pays et leurs proches. Mais désormais ils ont à adopter une nouvelle conduite, une manière différente de vivre qui tranchera sur celle de l’entourage car la foi dans le Messie pauvre de Bethléem bouleverse l’existence.
Aujourd’hui encore le monde, fasciné par la réussite, l’enrichissement et la célébrité, court vers les idoles, les “stars” du cinéma, les “étoiles” du spectacle. Pour les croyants, la course aux honneurs, la frénésie d’achats, les rivalités mesquines, la passion “d’être à la mode” paraissent des jeux infantiles et superstition, haine, racisme, violence, gaspillage des pratiques intolérables qui conduisent le monde au désastre.
Les chrétiens ne cherchent plus dans le ciel des signes surnaturels: sur terre, au cœur du monde, ils deviennent eux-mêmes des SIGNES du Royaume du Père dont le Prince est un enfant.
Saint Paul ne convertissait pas les foules mais lorsqu’il avait amené à la foi une vingtaine de Grecs perdus dans la grande cité païenne, il leur ouvrait les yeux sur leur indispensable mission : ” Agissez en tout sans murmures et réticences afin d’être sans reproche et sans compromission – enfants de Dieu sans tache au milieu d’un monde dévoyé et perverti où vous apparaissez comme des SOURCES DE LUMIERE, vous qui portez la Parole de Vie” ( Philippiens 2, 15)
“EPIPHANIE” signifie MANIFESTATION et est une grande fête de la MISSION. Qu’est-ce que nos petites communautés manifestent ? Reprenons l’exemple des mages, sortons de nos routines, suivons les signes de Dieu. Peut-être rayonnerons-nous de sa Présence qui nous habite.
R. D
Priez pour nous afin que Le Seigneur déploie les hommes de bonne volonté,pour les envoyer en mission;nous faire nous meme des missionnaires pour l’annonce de l’évangile avec efficacité mais,afin que nous puissions à notre tour penser à l’église européenne qui se sent aussi secouée par le vent de ce siècle.
Je suis dans l’attente de vos nouvelles dans ma boite email!
Franche collaboration.
Il était une fois un roi qui s’était mis en route avec les mages quand l’étoile était apparue dans le ciel. Il avait reconnu le Signe du Messie, annoncé depuis des siècles !
Mais de nombreux imprévus le retardèrent en chemin.
Attaqué par des bandits, il fut blessé. Il tomba malade. Il fut aussi jeté en prison. On refusa de l’accueillir parce qu’il était étranger. Il souffrit souvent de la faim et de la soif. On voulut même l’éliminer…
L’étoile dans le ciel avait disparu depuis longtemps, mais il gardait sa brillante lumière au fond de son cœur, comme au premier jour.
Son voyage dura ainsi plus de 30 ans…
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